Recherche et réflexions : s'inspirer pour mieux créer

Créatrices est un livre qui rassemble 30 entrevues de créatrices québécoises (+ les femmes derrière la création du livre). Sous forme de questions-réponses, Valérie Chevalier nous fait découvrir ces femmes d'exception, qu'elles soient ; animatrices, artistes, comédiennes, chanteuses, etc. Chacune à sa façon, elles dressent leur définition bien à elle de la création.
En tant que créatrice, ce contenu m'interpelle beaucoup. J'espère en inspirer d'autres en partageant mes réflexions par rapport à certains passages, puis, m'y prêter au jeu, moi aussi, en répondant à quelques questions!
« Est-ce que c’est risqué de vivre de sa passion? »
Ma question préférée. Clairement ça ne fait pas l'unanimité, mais il ya certainement beaucoup d'humanité dans les réponses. Kim Gingras de répondre que oui, Julie Pesant, de répondre que non. Je pense que c'est la réponse d'Ingrid St-Pierre qui me parle le plus :
« [...] Il faut juste choisir les risques qu’on est capables de prendre. On est tous différents là-dessus. Par contre, il faut que le bonheur qui en découle soit plus grand que le risque. » (p.236)
Ce que j'entends dans cette réflexion, c'est la sagesse de connaître ces limites. Savoir les pousser, juste assez pour être heureux. C'est très beau ce que Valérie Chevalier suggère aussi, en rappelant l'importance de la passion de ce que l'on fait :
« On a toujours quelque chose à perdre, aussi bien que ce soit quelque chose que l’on a aimé profondément. » - Valérie Chevalier (p.249)
« Ta devise? »
Comme toujours, Virginie Fortin me fait sourire avec sa devise : « C’est pas grave, on meurt à la fin. » Elle a raison, ça « déstresse énormément » et ça remet les choses en perspective.
Quant à Chrystine Brouillet, on ressent son talent d'écriture jusque dans le choix de sa devise. Pour elle, c'est «Habiter sa vie, être là. S’émerveiller. [...] », tout simplement. Pour moi, ces mots respirent la gratitude. Profiter du moment présent. Ça fait du bien.
Aussi quétaine que ça puisse paraître, ça rappelle aussi qu'on est le seul auteur de notre vie et qu'il faut prendre action sur ce qu'on veut vraiment. Un peu comme nous dit Magalie Lépine-Blondeau : « [...] je crois qu’on est l’artisan de notre destin. Il n’y a personne qui fait notre chemin à notre place. »
« Quel serait ton conseil aux aspirantes? »
Il y a la phrase classique, mais ô combien efficace du géant des baskets «Just do it!» que nous rappelle Ethné de Vienne et Sofia Sokoloff. Ariane Moffat nous rappelle aussi d'être fidèle à nous-mêmes. « Be yourself and show your style » dit-elle.
Un conseil qui résonne particulièrement en moi, c'est celui de Lysa Jordan :
« Il faut persévérer, il faut être résiliente, il faut être patiente. Saisir les opportunités. Il faut apprendre à se connaître, connaître ses limites, et apprendre à travailler avec ça. » (p.136)
Sophie Lorrain souligne également la persévérance dans ses conseils aux aspirantes, en apportant cependant une nuance :
«Je leur dirais d’être persévérantes, tout en restant ouvertes à ce qui leur est propos, parce que la persévérance dans le côté obtus des choses, ce n’est pas payant. C’est important d’être tenace, mais humble. » (p.181)
Mon portrait
J'ai envie de me prêter au jeu aussi et de répondre à quelques questions qui ont été posées aux créatrices dans le livre. Pas besoin d'être une vedette pour faire l'exercice, n'est-ce pas?
Si on visitait ton cerveau, ça aurait l'air de quoi?
Ce sont des rangées infinies de filières avec plein de petits tiroirs pour chacune d'entre elle.
La création c'est... un processus.
As-tu un(e) mentor?
Ma collègue de maîtrise Alexe m'a toujours inspirée d'aller plus loin, d'être curieuse, de plonger les deux pieds joints dans un projet et de donner le meilleur de moi-même. Elle m'a toujours beaucoup inspiré à foncer.

En terminant, en tant que graphiste de formation, j'aurais adoré voir le portrait d'Anne Sylvestre, la graphiste du livre, à la fin, aux côtés des maquilleuses, de la photographe, et des autres intervenantes dans la réalisation de ce livre. Le travail de la graphiste, si bien exécuté, ce sans quoi le livre n'aurait pas pu prendre forme, est l'une des essences mêmes de la création de l'objet, aurait tant valu la peine d'être souligné.
Malgré tout, bien que je trouve cette occasion manquée, la brochette de femmes sélectionnée dans ce livre nous offre une belle sélection actuelle du talent au féminin au Québec. J'ai réalisé que les femmes qui pratiquaient un métier bien loin du mien m'offraient des réflexions qui s'accordaient bien à mes valeurs et à ma façon de voir les choses. Encore une fois, ça me démontre la pertinence de l'ouverture et de la curiosité envers l'autre.